Le numérique s'est installé dans nos vies avec une rapidité inimaginable. Dans de nombreux domaines, ont est passé au numériques (photos, vidéos, musiques, livres, ...). Toutefois, Il ne faut pas confondre:

  • la numérisation : passage d'un format analogique à un format numérique
  • la dématérialisation : la décorrélation entre le support de stockage et le format logique
  • le online : le stockage sur un serveur et un accès via le réseau internet

Par ailleurs, dans la pratique de nombreux usages se font par une voie non-légale.

Voici un tableau récapitulatif des usages :



Format physique numérique associé à un format physique numérique dématérialisé Numérique Online
courrier lettre
E-mail, Webmail mais aussi Msn, Skype, Tweeter, la messagerie instantanée remplace de plus en plus l'e-mail et on peut la considéré comme un flux.
Ency-
clopédie
Universalis, Tout l'univers, etc... Universalis, Encarta, …
Le cas de Wikipedia est particulièrement remarquable contrairement à plusieurs exemples donnés ci-dessous (musique, films). Wikipedia diffuse du contenu légalement et gratuitement. Comment ?
Wikipedia est financé par le don.
musique Cassette Vinyl cd mp3 Avec 44% de pénétration chez les 15/24 ans, Deezer s’est assuré une entente commerciale avec la SACEM. Du coup, Hadopi arrive trop tard.
Roman livre
E-book Google Books se heurte au problème des droits d'auteur.
Photos Tirage papier argentique Photo CD
(de Kodak)
photo
 numérique
Flick, Facebook, MySpace…
D'après le baromètre photo 2009 de l'Association pour la promotion de l'image et de l'Ipsos, 26% (en augmentation) des utilisateurs d'appareil photo numérique partagent leurs photos sur un réseau social.  Par contre, la confiance en la fiabilité du stockage en ligne n'est que de 34% (en baisse)
films Cassette VHS Dvd
BlueRay
divx Youtube, Dailymotion,
mais aussi de nombreux sites annuaires pour des séries ou des films stockés sur Megavideo/MegaUpload (ou équivalent), ce qui n'est pas vraimment légal.
Le Online concurence les supports physique. Le premier a en patir est le BlueRay qui peine à se généraliser.
logiciel
cd dvd à télécharger,
mises à jours,
etc …
Il y a les applications web. Mais Google doc (ouvert en Octobre 2006, 3 ans déjà!) n'a toujours pas remplacé, ni inquiété les suites bureautiques classiques.
Par contre, la distribution des logiciels par les « stores » ou « markets » est en pleine explosion. Le phénomène a démarré avec les consoles de jeux connecté à internet qui offrait ainsi la possibilité d'acheter des mini-jeux. Puis l'iPhone a fait entré le concept dans le mobiles et maintenant tout le monde s'y met. Les revenus générés par ces portails sont un enjeu énormes.
Pour les ordinateurs, les distributions linux font appel depuis longtemps à des « dépots » qui permettent d'installer (gratuitement) un logiciel aussi facilement que de chercher un fleuriste dans les pages jaunes.
guidage carte routière michelin Appliance GPS (type Tomtom)
logiciel GPS
Orange Maps annoncé juste avant Google Maps Navigatiion
jeux cartes, plateaux jeux vidéos distribués sur cd
Si les jeux en ligne type World of Warcraft nécessite une connexion internet pour être utilisés. Le concept du jeux online se développe, par exemple : On live explore cette voie.
L'arrivée de la 3D dans les navigateurs web va permettre la distribution des jeux directement dans les pages web. Fini, les problèmes de patch, de piratage, … Par contre, sans connexion internet digne de ce nom … plus de jeux

Un peu trop focalisé sur le "web 2.0" ou sur l'Hadopi, les journalistes n'ont-ils pas raté une vrai révolution ? Le web remplace internet et véhicule maintenant tous les médias, pas seulement des pages html. Cette révolution dans les usages n'est pas sans poser différents problèmes.

Comment justifier le prix de quelque chose qui n'existe pas physiquement ?

Les débats politiques autour des droits d'auteur (et de la façon de rémunérer ces derniers) sont intrinsèquement lié à la problématique du support.

Avant les technologies d'enregistrement et de communication, il fallait payer l'orchestre pour jouer. On payait donc une prestation.
La radio est la première technologie grand publique qui permet d'écouter de la musique avoir de musicien proche de soit et son essor n'a eu lieu que dans les années 20.
Quand les supports d'enregistrements se sont démocratisées, le commerce du disque est né. Le consommateur a donc eu la perception de payer le support technologique de la même façon qu'il payait dans le papier dans l'achat d'un livre.
L'évolution de la technologie (Vinyl → cd ou vhs → DVD) a engendré 2 effets pervers :
  • la création du besoin de renouvellement (acheter un nouvel appareil satisfaisant le même besoin alors qu'on a déjà un appareil répondant à ce besoin) et les déchets qu'il suppose;
  • l'augmentation des prix du support (même si un cd coute moins cher à produire qu'une K7).
Avec la dématérialisation, le consommateur rechigne à payer le même prix alors qu'il n'aura pas le support physique en sa possession. On lui demande de payer le 'droit d'écouter'.
Quand on passe à l'écoute online, on retombe sur une diffusion type radiophonique historiquement gratuite … et là, franchement impossible de justifier un paiement par l'auditeur. Nos artistes vont-ils se révolter ? Quel rémunération pour l'art ?
  • Molière fut enterré quasi clandestinement (et de nuit) car la profession de comédien était considéré comme immorale par l'église.
  • Michael Jackson aurait gagné de son vivant plus de 2 Milliard de dollars.
Ces 2 situations sont perçues comme étant chacune excessive. La disparition des supports (la dématérialisation) va à l'encontre de la commercialisation et rend difficile la justification du paiement. Les artistes doivent-ils s'orienter vers un business model autour des concerts, théatres, ..  et faire de nouveau payer la prestation ?

Dans un tout autre domaine, certain vive bien de la gratuité: La Wikipedia s'autofinance grâce aux dons et n'utilise aucune publicité. L'organisation de concert et les appels aux dons ne pourraient-ils pas permettent aux auteurs de vivre confortablement de leur passion sans que leurs auditeurs passent systématiquement à la caisse pour écouter un mp3 ? La responsabilité des amateurs est-elle suffisante pour financer l'art ?

Les limites du Online : la mobilité

Bien évidement, l'utilisation de service online a des limites dont la principale est ... être offline. Alors, on pense que c'est comme les coupures de courant, ça n'arrive jamais. Pourtant, le guidage et la traduction sont des applications typiques utilisées en déplacement (et à l'étranger) et donc potentiellement dans des zones non couvertes en wifi/3G ou sur un réseau sur lequel le roaming data est prohibitf.  Êtes vous prêt à vous faire lâcher par le logicel GPS en pleine campagne car pas de signal 3G ? (et pendant ce temps là, l'action de Tomtom plonge en bourse à l'annonce de Google Maps Navigator ... donc la réponse est certainement oui). Et dans l'avion, en bateau, à l'étranger... renoncer à accéder à des outils ou informations sotckées en dehors du device ?

Il faut rappeler que la bande passante d'une réseau hertzien est limité. Contrairement à un réseau filaire pour lequel on peut 'tirer' une fibre optique jusque chaque usager, on ne peut pas allouer une bande passante garantie en hertzien. On peut augmenter les plages de fréquences disponibles, on peut réduire la taille des cellules gsm mais la densité reste modeste. Le trafic de données des clients SFR a été multiplié par 10 en 2008. Dans 01Net un article présente la perspective de la saturation : "Un appareil du type de l’iPhone, d’Apple, consomme 30 fois plus qu’un téléphone portable classique, et une clé 3G représente 450 fois plus de trafic, explique Pierre-Alain Allemand, directeur général des réseaux du groupe SFR.". Inquiétant si la part des utilisateurs de 3g augmente ...

Le danger du Online : la pérennité

Un milliard de vidéos visionnées par jour sur YouTube représente un coût approchant le million de dollars en bande passante quotidiennement (SMH 2009 et Comscore juillet 2006). Comment ne pas s'inquiété de la perrénité d'un tel service ? Quel pérennité pour le stockage en ligne ? Demain, faute de financement, un Facebook, un Wikipedia, un Flickr pourrait disparaitre. (tout comme le lapin Nabaztag a failli disparaitre).

Le web 2.0 devait rendre le web aux internautes. Ainsi, la publication de contenu n'est plus réservé à des webmasters. Mais le partage et l'échange intialement recherchés tendent maintenant vers le stockage complétement déporté des données. Finallement, on peut regretter que la publication se réalise de manière concentrer sur quelques sites centralisés dont les utilisateurs sont dépendant. N'est pas ça le Minitel 2.0 ?