Un peu d'histoire:
La création du web a été proposée en 1989 par Tim Berners Lee au CERN pour une meilleure diffusion de l'information. Le World Wide Web est un système fonctionnant sur Internet qui permet de consulter, avec un navigateur Web, des pages Web mises en ligne dans des sites Web. Le Web est la partie d'internet que l'on consulte avec un navigateur Web.

Le terme Web 2.0 a été employé pour la première fois en 2004 par Dale Dougherty. L'informatique et le web sont souvent considérés comme des disciplines mathématiques ou scientifiques. Toutefois, rien de rigoureux ne définit le web 2.0. On admet généralement qu'un site ou une application web est Web 2.0 lorsque :
  • elle repose sur le partage des informations ou des données
  • les standards sont respectés
  • il existe une dimension sociale

D'un point de vue technique, on confond parfois le Web 2.0 avec AJAX (voir billet précédent). Mais l'utilisation des feuilles de style CSS, le respect du format XML et la mise à disposition de flux RSS ou Atom sont des techniques qui sont utilisés par le Web 2.0. On en vient finalement à définir le Web 2.0 en énumérant des mots clefs se rattachant au concept. C'est ainsi que Steve Olechowski, cofondateur de feedburner résume, le web 2.0 :


Ce schéma est une bonne illustration du Web 2.0. En citant un grand nombre d'exemples, il désigne ce que finalement on n’arrive pas à définir. Ce schéma révèle l'aspect fourre-tout du web 2.0. On remarque également quelques incohérences. Typiquement, on trouve dans cette illustration des notions qui appartiennent à internet, mais pas au Web. En effet, Skype, Bit Torrent, SOAP, les IM (instant messenger), ... ne sont pas des concepts web. On peut finalement admettre que le Web 2.0 désigne la perception ou l'état d'esprit d'une évolution du Web. Il est par contre difficile de dire quelles sont les évolutions qui font le Web 2.0 et quand à commencé le Web 2.0. En effet, certains sites désignés comme Web 2.0 existent depuis beaucoup plus longtemps que le terme qui les désigne.

Plus d'1 français sur trois accède à internet et au web. Ce média se popularise au-delà des scientifiques, informaticiens et autres professionnels. La popularité génère des effets de mode. Il est couramment admis que le Web 2.0 est constitué d'une grande part de marketing et de communication. La bonne campagne marketing crée un univers avec des codes, un langage. Curieusement on retrouve ça pour le web 2.0. Il faut mélanger les points, les majuscules et les chiffres en faisant des jeux de mots : nalis.fr c'est web1.0, mais N4l.iS c'est web 2.0 ! On comprend alors l'agacement des acteurs du web qui voient cette futilité associée à leurs travaux et réalisations.
Une caractéristique du Web 2.0 est l'ouverture de l'information et le contrôle de ses propres données. Voilà un concept séduisant pour les utilisateurs. Dans les faits que permet cette ouverture dans le web 2.0 ? Interrogez-vous : L'utilisateur peut partager ces photos avec FlickR ! Mais Yahoo! photos ne le permet-il pas depuis plus de 5 ans ? Avec les Tags (mot clef) je trouve des images des manifestations du CPE : c'est l'actu en direct indépendante des médias ! Effectivement, on trouve les photos souvenirs de groupe de jeunes. L'utilisateur peut partager ces signets avec del.icio.us ! Mais de nombreux sites le permettent également depuis longtemps, non ? Pourquoi un tel intérêt soudain pour le partage de favoris ? L'utilisateur peut construire son portail personnalisé avec NetVibes ! Mais quelle est la valeur ajoutée par rapport à my.msn ou à my.yahoo qui existe eux aussi depuis plus de 5 ans ?

Où est la valeur ajoutée ? Ces services semblent destinés à des activités oisives ou futiles sous prétexte de progrès. L'ouverture promise par le web 2.0 pourrait être un portail où sur une même page l'utilisateur pourrait consulter des données utiles :
  • le solde de mon compte en banque
  • l'état du forfait de mon téléphone portable
  • mes contacts sur un social network (lui-même unifié)
  • mes mails (gmail propose un flux rss, mais c'est encore très rare)
  • le ticket de suivi du colis que j'attends de recevoir
... Faut-il attendre le Web 3.0 ? ou le Web 2.1 ? Un Web 2.0 avec une vraie valeur ajoutée et sans buzz marketing.
Attention à ne pas généraliser. De nombreux sites proposent pourtant des réelles valeurs ajoutées. Riya est un site de photo en ligne (partage, tag, ..) avec une vraie valeur ajoutée qui m'a particulièrement impressionné: la reconnaissance faciale ! L'outil est capable de reconnaître les visages des personnes sur les photos.

Pour l'entreprise, les techniques plus que les services représentent des avancées certaines. Les webservices, flux RSS, SOAP, et autres technologies d'échanges de données au format XML sont des solutions souples aux problématiques d'accès aux données et d'interopérabilité. La construction et la vie d'un système d'information amènent inévitablement à une évolution dans les techniques utilisés. L'interopérabilité est donc cruciale et toute innovation dans ce domaine est forcément à surveiller. Ajax permet une fluidité d'utilisation et d'accès à l'information. L'interface utilisateur/application peut être améliorée grâce à cette technologie. L'utilisation des standards permet la réutilisation, le portage et la création de plus de valeur ajoutée. Les briques du web 2.0 sont les briques des nouvelles applications dans les entreprises.

Au 16° et 17° siècle, la préciosité est une quête perpétuelle de l’élégance dans le goût, les manières et le langage. Molière caricature les excès de ce mouvement dans sa pièce "Les Précieuses Ridicules". Cela n'empêche pas le mouvement de marquer positivement les arts de cette époque. Nul doute, que les excès du Web 2.0 sont caricaturaux. Les nouvelles applications web 2.0 sont souvent sans réel business model et viennent gonfler une nouvelle bulle internet, mais les briques web 2.0 sont précieuses à l'entreprise !