4G, Wifi Gigabit, WiGig, sans-fil hertzien, pourquoi cela ne marche(ra) pas
Par François Lasselin le mardi, février 17 2015, 08:23 - Technologie - Lien permanent
L'actualité hertzienne est chargée, entre une nouvelle plage d'onde à vendre aux opérateurs,(l'abandon de la diffusion des chaines TNT en qualité non-HD), la diffusion des offres mobile 4G ou l'annonce des premiers produits Wifi Gigabit pour 2015, le sans-fil est à l'honneur. Les promesses de débit auront bien du mal à être tenu de par la nature fondamentale de ces technologies: les ondes.
En permanence, on parle beaucoup de technologies de transmission de données. On a pu lire les premières annonces sur la 5G avec des débits testés de 7,5 Gbps. Waouh! à quand ce débt dans nos poches ?
Pour la maison, le wigig (ou wifi gigabits) est également annoncé. Attention c'est pour de très courte portée et en ligne directe (pas d'obstacle) mais Idéal pour transmettre un flux vidéos sans fil dans le salon et remplacer un cable HDMI ou USB.
Débit: des promesses non-tenues
L'UFC Que choisir a publié un dossier sur la qualité des services mobiles (à télécharger ici (PDF)), confirmant les premières déceptions sur la 4G. Le dossier fait 34 pages et l'objet n'est pas de paraphraser le tout. Par contre, on peut isoler un élément (à peu prés représentatif de la situation même si les résultats sont contestés par les opérateurs quand ils obtiennent de mauvais résultats).Ainsi, l'UFC mesure le débit en 3G ou en 4G dans une utilisation réelle. Ce qui permet de comparer le débit commercial (théorique) et le débit réel. La différence est un facteur de 3 à 5.
Pour y voir clair, un petit tableau récapitulatif:
Débit(Mbps) |
3g | 3g+ | H+ (Dual Carrier) | 4g | 4g+ | 5g | wigig |
théorique | 2 | 21 | 42 | 100 | 450 | 7500 | 7000 |
mesuré | 9,6 | 13 à 38 | |||||
mesuré à Paris | 8 | 35 |
et l'UFC de conclure:
<<Lorsqu’on fixe plus précisément l’attention sur chaque zone testée, on se rend compte d’une inégalité territoriale quant à la qualité de la 4G.>> Si bien que beaucoup d'utilisateurs ne perçoivent pas la différence.
Affirmation confirmée par une étude IPSOS : seul 44% des utilisateurs de 4G sentent une différence.
Et c'est logique.Le mirage de la fiabilité
Pendant les années 2000, les technologies de transmission ont beaucoup évolué. On a vu l'évolution sur le wifi avec plusieurs améliorations dans le traitement du signal permettant des augmentations importantes de débit. Toutefois, aujourd'hui, sur une plage de fréquence données, on plafonne. En effet, il y a une chose qui pose problème depuis toujours à ces technologies, c'est leur nature. Ce sont des technologies hertziennes et elles sont soumises à une grande variété de problématiques.
Il y a un article illustré, qui me semble très complet et bien expliqué pour prendre connaissance de l'ampleur du sujet.
http://www.tomshardware.com/picturestory/571-wi-fi-beamforming-networking.html
En résumé, les technologies sans-fils (le wifi utilisé en exemple) sont vulnérables:
- aux interférences de l'environnement (four micro-onde, antenne de télévision numérique, serrure magnétique, ...
- aux interférences causées par elles-mêmes: ce qui fait que plus la concentration de matériels avec wifi actif augmentent plus le débit disponible diminue
- congestion: plus on sollicite le débit, moins il y en a.
- le chevauchement des gamme de fréquences
- etc...
La conclusion avec le wifi ou la 3g est le même. Plus on est nombreux plus le débit disponible est faible (pas seulement partagés, y'en a moins à se partager). Et on observe des choses de plus en plus courante: des entreprises qui pensent faire simple sans fil avec du wifi et ... des débits aléatoires, des déconnections... A la campagne avec 1 borne et 1 appareil connecté le wifi c'est confortabe, mais dans un environnement urbain déjà chargé en ondes, éventuellement dans une structure hostile aux ondes avec des matériaux imperméables (murs épais, strucutre métallique,..), réfléchissant les ondes ou des sources d'interférences, on ne peut pas travailler.
Finalement, je ne sais pas vous, mais moi je reste très attaché à mes fils ...
L'avenir: le très BAS débit?
Alors oui, le titre est provocateur mais il faut bien prendre conscience de l'excès dans lequel se trouve les solutions actuelles. Beaucoup de débit c'est coûteux car il faut:
- émettre fort pour aller loin
- des puces complexes de traitement du signal pour obtenir un haut débit
Ces mêmes puces travaillent pas mal donc consomment relativement beaucoup d'énergie. Ce qui est un handicap pour toutes les applications mobiles. Ces contraintes excluent ces technologies de beaucoup d'usages. On ne sait plus faire de dispositifs simples et économes en énergie. Notamment la localisation des objets. On voit fleurir les solutions de badge de localisation (pour les clefs, les lunettes, etc...) utilisant le bluetooth et des pile boutons. Le concept est séduisant mais dans la pratique c'est cher, les badges ont une faible autonomie, ...cela va t'il décoller?
Le français Sigfox se positionne à contre courant sur ce marché, grâce à une technologie de transmission sans-fil ... très bas débit. << la 3G et le Wi-Fi auraient demandé un module trop gros, trop cher et pas assez autonome. (...) Un capteur n'a pas forcément besoin de débits importants pour transmettre un message d'une dizaine d'octets comme une température ou des coordonnées GPS. la batterie de notre module dure deux ans>>. Avec une portée d'une centaine de kilomètre (pour une centaine de mètre pour le bluetooth.Alors, l'avenir des objets connectés, c'est le très bas débit ?
A lire également:
http://www.01net.com/editorial/544874/les-dix-ennemis-des-reseaux-wi-fi/
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