Dossier: Pourquoi Facebook, c'est mal ? les dangers du online
Par François Lasselin le mardi, avril 13 2010, 08:00 - Web - Lien permanent
Les impacts des technologies de télécommunication sur la vie privée ne sont pas un débat nouveau. Déjà Georges Orwell dans le roman "1984", décrivait une surveillance des individus grâce aux "télécrans". Aujourd'hui, les possibilités et les besoins de mettre du contenus en ligne sont de plus en plus nombreux. Cela fait partie de notre quotidien. Tout le monde le fait. Qu'est ce qu'on risque ? De quoi souffre t'on déjà ?
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Facebook, Gmail, Meetic, Copains d’avant, Flickr, Youtube, Picassa, ... les applications web sont devenues nombreuses. Pour une part croissante de la population mondiale. Internet : c'est Facebook.
La communication entre les individus passe de plus en plus par des applications hébergées et ces applications sont les réceptacles de plus en plus d'informations personnelles. La majeure partie des utilisateurs pensent conserver la maitrise et la propriété des données. Pourtant, il n'en est rien, l'exploitation des données personnelles n'est pas un risque, c'est une réalité. Pourquoi ? Par qui ?
L'exploitation des données personnelles
Elle n'est pas une démarche isolée. Elle est pratiquée à différents niveaux par des acteurs très différents :- La sécurité des nations : Le fichier Edwige en France ? IN-AD-MI -SSIBLE ! Pourtant, on se
fiche soi-même sans qu'on nous le demande avec Google, Facebook & consoeurs. Cela a commencé outre atlantique. Suite aux attentats du 11 septembre, les Etats-Unis ont pris un
ensemble de mesures législatives visant à lutter contre le terrorisme.
Effet de bord : la vie privée s'en trouve atteinte. Depuis novembre 2003,
de nouvelles procédures
incitent le FBI à appliquer de manière plus efficace le Patriot Act. Le FBI a obtenu le pouvoir de
récolter des informations sur des internautes hors de toute enquête
officielle et de surveiller le
réseau Internet. Oui bon. et alors ? Alors, par exemple, les Etats-Unis peuvent vous refuser votre entrée après avoir consulté vos données.
Beaucoup de pays adoptent des dispositifs plus ou moins poussés. En France, les lois dites "LOPPSI" (loi d'orientation et de programmation pour la performance de la sécurité intérieure) sont du même cru. - la publicité: pour (bien) vivre Facebook et Google vendent de la publicité. Plus la publicité est ciblée plus elle est rémunératrice. Le contenu des mails dans Gmail, ou le contenu du mur dans Facebook (et tout les contenus même privés) sont analysés pour cibler la publicité. Grâce à ces informations votre profil est affiné et la publicité correspond alors précisément à vos centres d'intérêts. Vous êtes donc en permanence épiés par un système qui va proposer de vendre au bon moment, ce qui fait votre actualité. Quand on le voit en fiction, on en rit. Exemple dans Lucky Luke : la balade des daltons, un marchand survient de nulle part à chaque fois que les daltons ont besoin d'équipement ("marchand de dynamite et de pelles"). En fait, ce marchand: c'est Facebook (ou google) ! On va jusqu'à pister l'internaute pour lui ré afficher de la publicité en fonction de ce qu'il a déjà vu.
- la malveillance, quelle provienne d'un salarié de tel ou tel service en ligne ou d'un pirate (puisqu'on a vu récemment que Twitter a été contrôlé par un pirate français) la menace est réelle. De même, les failles de sécurité exposent les contenus au tout venant comme s'est arrivé avec l'application iPhone Quip.
L'exposition involontaire
L'autre risque, c'est de retrouver sa vie privée exposée involontairement. L'éparpillement des informations est propice à la divulgation trop importante.En 2008, le journaliste Raphaël Meltz publie un article dans le magazine Le Tigre dans lequel il déroule la vie privé d'un quidam, information récupérée uniquement grâce à internet !
La lecture de l'article complet est vivement conseillée : elle démontre qu'on peut facilement apprendre énormément sur vous juste grâce à internet. D'ailleurs, il y a là un business qui se développe.
Depuis quelques jours, les pages jaunes proposent la recherche de personnes étendue aux réseaux sociaux. Ce système proche de celui de 123people, permet des recherches croisées annuaire / réseaux sociaux. On obtient rapidement beaucoup d'informations.
La réputation électronique d'une personne prend une importance particulièrement démesurée tant elle est facilement accessible. Pour de plus en plus de profession, les recruteurs réalisent presque systématiquement une recherche pour "authentifier" / "vérifier" le profil d'un candidat.
Restent les divulgations vraiment involontaires :
La vie privée ?
Mais que peut-on diffuser sur internet ? Comment peut-on s'assurer des accès aux informations en lignes ?Il est important d'arriver à qualifier le niveau de discrétion de telle ou telle autre information et de les diffuser plus ou moins publiquement ou de ne pas les publier du tout. vie sentimentale ? vie hors du travail ? (en dehors de vie professionnelle) vacances ? quotidien ? les habitudes ? la famille ? les amis ? le sexe ? les loisirs ? les gouts ? Qu'est ce qui est privé pour moi ?
Le problème c'est que les sociétés qui vivent de nos informations personnelles n'ont pas du tout la même vision de la chose. Eric Schmidt lors d'une interview accordée à la chaîne CNBC a déclaré:
« S'il y a des choses que vous souhaitez cacher à tout le monde, vous ne devriez peut-être pas les faire. Si vous avez vraiment besoin de ce niveau de vie privée, la réalité c'est que les outils de recherche — Google y compris — conservent effectivement ces informations pendant un temps donné et il est important de noter, par exemple, que nous sommes tous soumis au Patriot Act aux Etats-Unis et qu'il est possible que toutes ces informations soient mises à disposition des autorités. »
Du côté de Facebook, les conditions d'utilisations ont fait l'objet de nombreuses polémiques, notamment du fait que Facebook se déclare propriétaire des contenus qu'il contient.
Par ailleurs, les diverses évolutions/changements de Facebook (ici, là ou là) ont régulièrement montré le peu d'intérêt apporté à la vie privée (et c'est logique, plus il y a de contenus accessibles, plus il y a de consultations et donc plus de publicité ). Au mois de décembre 2009, Facebook a ajouté de nouvelles options relatives à la gestion des groupes et des accès. Dans le lot, les utilisateurs étaient invités à accepter que leur profil devienne public par défaut.
De plus, le fondateur de Facebook est loin d'être un enfant de cœur ... Trahison, vol, sabotage, piratage, mensonge, ... un vrai "Dallas" !
Conclusion
On met quand même en ligne, car on a confiance en Google et Facebook. Ils sont innovants, ils sont beaux, mais la vie privée n'est pas une préoccupation des éditeurs de site web.
Ce qui est en ligne doit être considéré comme public quelque soit le niveau de paramétrage que l'on donne.
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Commentaires
Très bon article ! Néanmoins une petite coquille, le livre d'Orwell n'est pas 1989 mais 1984.
Mais quel boulet je suis ....
Yoann, merci pour ta vigilance !
Salut ancien-maître-de-stage :)
Il est effectivement toujours bon de souligner ces soucis de vie privée, mais bon, pour cela, il faudrait une grande campagne d'éducation sur l'utilisation d'Internet pour le quidam moyen... ce qui est utopique.
J'ai toujours considéré comme une grosse bourde le fait d'offrir Internet en pâture au grand public alors que ce dernier n'avait pas été préparé à cet outil. Les ravages aujourd'hui me hérissent le poil (langage SMS, vie privée exposée au grand jour, escroqueries, la suprématie du flashy et du beau aux dépends de l'ergonomique et de l'efficace...). Pas qu'Internet aurait du rester le terrain de jeu des geeks dans leur cave, mais empêcher les utilisateurs trop inaptes à y accéder (un permis de surfer, à l'instar du permis de conduire en quelque sorte).
Personnellement, j'ai tendance à me dire que si les gens sont incapables de réflexion et bourdent en utilisant mal leurs outils de communication, alors tant pis pour eux. Tracy fera certainement davantage attention au champ texte dans lequel elle écrira désormais.
PS : Je fais peut-être partie d'une race en train de mourir, mais personnellement, la crédibilité que j'accorde à mon interlocuteur baisse proportionnellement au nombre de fautes de français dans son argumentation. Et là, désolé François, mais je ne te prends plus vraiment au sérieux en arrivant à la fin de ton article.
Tu m'aiderais en me disant où elles sont plutôt que me dire qu'il y en a ,.
Ce blog est en souffrance de relecteurs et le travail d'écriture d'un tel article fait que je le connais par cœur et que du coup .. je n'arrive pas à le relire efficacement. Ca n'excuse pas mais ça explique.
Je demande donc pardon et ouvre la chasse aux fautes, grand concours du printemps.
Je paye le resto à celui qui trouvera le plus de fautes sur l'ensemble ce blog. Même Tracy à le droit de participer !
A vos bescherelles !
Utopique ? Pas tant que ça, je pense que c'est le rôle de l'école.
L'école nous a appris des bases de code de la route. L'école était aussi en première ligne pour nous prévenir des dangers des drogues, du dopage. C'est aussi l'école qui explique comment voter, etc ...
Alors pourquoi l'école ne dispenserait pas un minimum d'explication sur le online ?
Je partage tout à fait votre point de vue: je n'ai pas de comptes sur les réseaux sociaux car j'estime que mes données personnelles doivent rester personnelles. Et c'est impossible de contrôler ce qui se passe de l'autre côté de l'ordinateur (si je peux le dire ainsi), donc je préfère ne rien dire du tout.
Je partage également la pensée de Vincent "il faudrait une grande campagne d'éducation sur l'utilisation d'Internet pour le quidam moyen": la génération internet/smartphone & Co ne se rend pas bien compte du "danger" que peut représenter le partage de leurs infos. privées. Il faudrait les éduquer là-dessus et je pense qu'à terme on y arrivera. C'est certain, mais pas forcément tout de suite ^^
Je commence à m'intéresser aux questions de sécurité sur internet .C'est vrai qu'il faudrait une formation auprès des utilisateurs .Dans les facultés ,les étudiants ont eu des réunions d'information sur ces sujets .Alors pourquoi pas avant auprès des plus jeunes .Certains parents recommandent à leurs adolescents de ne pas diffuser d'informations personnelles .Mais soyons un peu parano ,même avec un pseudo,une adresse mail tarabiscotée ,il est peut-être possible de remonter une piste .Est-une question naïve ?
PS .les fautes d'orthographe ,j'ai les mêmes à la maison ,cela ne change pas la valeur des idées exposées ,même si je reconnais que pour les anciennes générations comme moi ,c'est quelquefois un peu surprenant
Le terme de "vie privé" arrive à son terme.
Je dis tant mieux.
Déjà je n'ai pas grand chose à me reprocher mais je suis encore plus heureux qu'on puisse mettre fin à cette hypocrisie des gens qui ont des choses à cacher.
Il faut assumer la face honteuse de sa personnalité et je suis certain que le mal des réseaux sociaux y contribuera.
Non seulement la vie privée est menacée mais les gens ne se rendent pas compte de leur propre image : http://www.bonjouramel.fr/2013/03/d...