Facebook, Gmail, Meetic, Copains d’avant, Flickr, Youtube, Picassa, ... les applications web sont devenues nombreuses. Pour une part croissante de la population mondiale. Internet : c'est Facebook.
La communication entre les individus passe de plus en plus par des applications hébergées et ces applications sont les réceptacles de plus en plus d'informations personnelles. La majeure partie des utilisateurs pensent conserver la maitrise et la propriété des données. Pourtant, il n'en est rien, l'exploitation des données personnelles n'est pas un risque, c'est une réalité. Pourquoi ? Par qui ?

L'exploitation des données personnelles

Elle n'est pas une démarche isolée. Elle est pratiquée à différents niveaux par des acteurs très différents :
  • La sécurité des nations : Le fichier Edwige en France ? IN-AD-MI -SSIBLE !  Pourtant, on se fiche soi-même sans qu'on nous le demande avec Google, Facebook & consoeurs. Cela a commencé outre atlantique. Suite aux attentats du 11 septembre, les Etats-Unis ont pris un ensemble de mesures législatives visant à lutter contre le terrorisme.  Effet de bord : la vie privée s'en trouve atteinte. Depuis novembre 2003, de nouvelles procédures incitent le FBI à appliquer de manière plus efficace le Patriot Act. Le FBI a obtenu le pouvoir de récolter des informations sur des internautes hors de toute enquête officielle et de surveiller le réseau Internet. Oui bon. et alors ? Alors, par exemple,  les Etats-Unis peuvent vous refuser votre entrée après avoir consulté vos données.
    Beaucoup de pays adoptent des dispositifs plus ou moins poussés. En France, les lois dites "LOPPSI" (loi d'orientation et de programmation pour la performance de la sécurité intérieure) sont du même cru.
  • la publicité: pour (bien) vivre Facebook et Google vendent de la publicité. Plus la publicité est ciblée plus elle est rémunératrice. Le contenu des mails dans Gmail, ou le contenu du mur dans Facebook (et tout les contenus même privés) sont analysés pour cibler la publicité. Grâce à ces informations votre profil est affiné et la publicité correspond alors précisément à vos centres d'intérêts. Vous êtes donc en permanence épiés par un système qui va proposer de vendre au bon moment, ce qui fait votre actualité. Quand on le  voit en fiction, on en rit. Exemple dans Lucky Luke : la balade des daltons, un marchand survient de nulle part à chaque fois que les daltons ont besoin d'équipement ("marchand de dynamite et de pelles"). En fait, ce marchand: c'est Facebook (ou google) ! On va jusqu'à pister l'internaute pour lui ré afficher de la publicité en fonction de ce qu'il a déjà vu.
  • la malveillance, quelle provienne d'un salarié de tel ou tel service en ligne ou d'un pirate (puisqu'on a vu récemment que Twitter a été contrôlé par un pirate français) la menace est réelle. De même, les failles de sécurité exposent les contenus au tout venant comme s'est arrivé avec l'application iPhone Quip.

L'exposition involontaire

L'autre risque, c'est de retrouver sa vie privée exposée involontairement. L'éparpillement des informations est propice à la divulgation trop importante.
En 2008, le journaliste Raphaël Meltz publie un article dans le magazine Le Tigre dans lequel il déroule la vie privé d'un quidam, information récupérée uniquement grâce à internet !
La lecture de l'article complet est vivement conseillée : elle démontre qu'on peut facilement apprendre énormément sur vous juste grâce à internet. D'ailleurs, il y a là un business qui se développe.
Depuis quelques jours, les pages jaunes proposent la recherche de personnes étendue aux réseaux sociaux. Ce système proche de celui de 123people,  permet des recherches croisées annuaire / réseaux sociaux. On obtient rapidement beaucoup d'informations.
La réputation électronique d'une personne prend une importance particulièrement démesurée tant elle est facilement accessible. Pour de plus en plus de profession, les recruteurs réalisent presque systématiquement une recherche pour "authentifier" / "vérifier" le profil d'un candidat.
Restent les divulgations vraiment involontaires :


La vie privée ?

Mais que peut-on diffuser sur internet ? Comment peut-on s'assurer des accès aux informations en lignes ?
Il est important d'arriver à qualifier le niveau de discrétion de telle ou telle autre information et de les diffuser plus ou moins publiquement ou de ne pas les publier du tout. vie sentimentale ? vie hors du travail ? (en dehors  de vie professionnelle) vacances ? quotidien ? les habitudes ? la famille ? les amis ? le sexe ? les loisirs ? les gouts ? Qu'est ce qui est privé pour moi ?
Le problème c'est que les sociétés qui vivent de nos informations personnelles n'ont pas du tout la même vision de la chose. Eric Schmidt  lors d'une interview accordée à la chaîne CNBC a déclaré:
« S'il y a des choses que vous souhaitez cacher à tout le monde, vous ne devriez peut-être pas les faire. Si vous avez vraiment besoin de ce niveau de vie privée, la réalité c'est que les outils de recherche — Google y compris — conservent effectivement ces informations pendant un temps donné et il est important de noter, par exemple, que nous sommes tous soumis au Patriot Act aux Etats-Unis et qu'il est possible que toutes ces informations soient mises à disposition des autorités. » 

Du côté de Facebook, les conditions d'utilisations ont fait l'objet de nombreuses polémiques, notamment du fait que  Facebook se déclare propriétaire des contenus qu'il contient.
Par ailleurs, les diverses évolutions/changements de Facebook (ici, ou ) ont régulièrement montré le peu d'intérêt  apporté à la vie privée (et c'est logique, plus il y a de contenus accessibles, plus il y a de consultations et donc plus de publicité ). Au mois de décembre 2009, Facebook a ajouté de nouvelles options relatives à la gestion des groupes et des accès. Dans le lot, les utilisateurs étaient invités à accepter que leur profil devienne public par défaut.
De plus, le fondateur de Facebook est loin d'être un enfant de cœur ... Trahison, vol, sabotage, piratage, mensonge, ... un vrai "Dallas" !


Conclusion


On met quand même en ligne, car on a confiance en Google et Facebook. Ils sont innovants, ils sont beaux, mais la vie privée n'est pas une préoccupation des éditeurs de site web.
Ce qui est en ligne doit être considéré comme public quelque soit le niveau de paramétrage que l'on donne.