Le développement durable est devenu une préoccupation majeure. Limiter les émissions de CO2 passe par les économies d’énergies. Le web consomme de l’énergie : les serveurs, les pc des utilisateurs … et tous les équipements entre ces derniers (routeurs, firewall, proxy, répéteurs, etc…). Les ordinateurs personnels sont les plus nombreux et parmi eux, les ordinateurs portables sont maintenant les plus vendus. Les serveurs n’en représente pas moins un poste de consommation importante car un serveur :
  • est allumé en permanence
  • doit toujours être prêt à répondre à une sollicitation. Il n’a donc pas de dispositif d’économie d’énergie de type mise en veille.
  • Les serveurs sont des machines taillées pour la performance, utilisant des composants performants et généralement gourmand au premier rang desquelles les disques dur. Les disques dur de 15 000 tours par minute sont assez répandu sur les serveurs. La vitesse de rotation, 2 fois plus élevé que sur un disque classique de pc provoque une consommation importante : environ 15 Watts. Par soucis de redondance ou de capacité, les serveurs en embarquent toujours plusieurs.
Les ssd proposent des performances équivalentes et meilleures que celles recherchées par les disques de 15 000 tour par minute tout en  consommant moins de 7 watts (voir environ 2 watts). Le gain d’énergie sur une machine est considérable.
Récemment, un rapport de iSuppli indiquait que les centres de données (ces endroit où facebook, youtube, dailymotion, … mettent leur serveurs) pourraient économiser 166 GWh d’énergie. Tout le web a repris l’info en comparant l’économie à la consommation d'énergie de la Gambie durant l'année 2006.
Sommes-nous sauvés ?
D’abord, il faut remettre les choses dans leur contexte.
La France en 2005 a consommé 482 400 GWh, le monde en 2004 a consommé 15 985 000 GWh. Donc (et en faisant l’approximation des différences d’une année à l’autre), 166 GWh représente une économie de 0,00001 % de la consommation électrique mondiale. La consommation électrique de la Gambie semble une unité de comparaison beaucoup plus modeste.

Ensuite, le raisonnement simpliste précédent ne prend pas en compte l’énergie grise.
L’énergie grise c’est l’énergie nécessaire à :
l'extraction & le transport des matières premières;
  • la transformation des matières premières;
  • la conception;
  • la fabrication;
  • la commercialisation;
  • L’utilisation;
  • l’entretien;
  • au recyclage des matériaux ou des produits industriels.
Pour arriver à calculer cette énergie grise et obtenir une vision réaliste du réel impact d'un produit par rapport à un autre il faut une démarche rigoureuse. Cette démarche existe, c'est  l'Analyse du cycle de Vie (ACV). L'ACV analyse chaque étape du cycle de vie d'un objet et détermine sont impacte précisément.
Ors, à ce jour aucune ACV comparative disque dur / SSD n’est disponible. Les  ACV actuellement disponibles concernent les ordinateurs dans leur globalité (reference  ), pas les composants individuels.

Par ailleurs, l’utilisation de disque dur plus classique à 7200 tours ne consommant que 7 watts se démocratise sur les serveurs. Malgré cela, le gain d’énergie avec les ssd reste très significatif. Les fabricants de disque vont plus loin avec la mise sur le marché cette année de disque « green ». Ces produits justifient cette appellation pour 2 raisons :
ils sont économes en énergie
un grand pourcentage des matériaux les composants sont recyclables (70% chez Seagate) lesquels ? on n’en saura pas plus.

Sur le site officiel de Seagate,on peut lire : « Seagate met en œuvre des méthodes de production optimales qui réduisent la consommation d'énergie : optimisation de la conception des équipements, modernisation des usines, amélioration des processus pour une consommation d'énergie raisonnée, etc. Ces efforts ont permis de réduire la consommation d'électricité (kWh) pour chaque disque en fabrication de 17 % sur l'exercice 2007, et promettent une réduction encore plus importante pour cette année. » . On comprend bien que Seagate veut réduire sa facture de courant. C'est légitime, c'est bénéfique mais c’est léger pour justifier un produit « éco-éfficent ».

« Différents programmes sont en cours (…) afin de (…) préserver notre environnement par l'application de mesures telles que le recyclage, la plantation d'arbres et la mise en place de solutions de commutation. »

Si les fabricants de lessives utilisaient des ampoules basses consommations, trier leurs déchets et plantaient des arbres. Pourrait-on affirmer que leur lessive est écologique ? Évidement, non. Pourtant chez Seagate c’est le cas !

Un exemple pour mieux comprendre : que peut-être une lessive ‘verte ‘ ?

En France, une marque de produit « vert » commercialise une lessive dont la seule caractéristique différenciante est d’être concentrée. Comme c’est concentré c’est moins lourd et moins volumineux donc, ça nécessite moins d’énergie dans le transport. Par contre, les eaux de lavages sont toujours autant nocives pour l’environnement.


Le marketing et le développement durable n’ont définitivement pas les mêmes objectifs. Dans le but de vendre, on souhaite rassurer le consommateur sur l’écologiquement correcte du produit. Ainsi, la dimension « green » fait maintenant de plus en plus partie des argumentaires High Tech. Ces argumentaires sont toutefois strictement insuffisants pour démontrer l’impact réel d’un produit sur l’environnement. Dans l’informatique comme ailleurs, on manque de label indiquant le réel effort environnemental réalisé par un fabricant dans ses produits. Existe t'il donc aujourd'hui des composants vraimment éco-éficient ? Le secret industriel pourrait-il être un frein aux ACV ?